En janvier 2024, la Fédération des centres sociaux du Périgord renouvelait son collège de gestion selon de nouvelles modalités pour le rendre plus horizontal. Un an plus tard, à mi-chemin du mandat, le bilan est positif, avec une envie partagée de poursuivre l’amélioration de son fonctionnement.
Faire évoluer le conseil d’administration en collège de gestion, tel est le choix opéré par la Fédération des centres sociaux du Périgord depuis 2022. La principale nouveauté mise en place en 2024, pour l’élection du deuxième mandat, consistait en un système de binômes composés de deux professionnels ou d’un professionnel et d’un bénévole, afin de favoriser l’engagement de ces derniers et une plus grande diversité des profils. Huit membres issus des centres sociaux et espaces de vie sociale (EVS) de Dordogne et du Lot-et-Garonne ont été élus pour deux ans, dont cinq en binômes, quasiment tous nouveaux.
« Le collège de gestion s’inscrit dans les valeurs de l’éducation populaire »
Un an plus tard, cette nouvelle formule a plutôt convaincu. Les membres louent la bienveillance, l’envie de partager et de s’écouter, un meilleur partage du pouvoir, plus de discussion et de collaboration entre les structures du 24 et du 47. « Je trouve le collège de gestion hyper intéressant. Pour moi, c’est le retour aux valeurs de l’éducation populaire. S’il y a vraiment un collectif aujourd’hui où je retrouve ces valeurs, c’est à la fédération des centres sociaux », s’enthousiasme Bérangère Lassevils, directrice du centre social VME à Port-Sainte-Marie. Elle a apprécié les échanges de pratique facilités entre les deux départements. Le nouveau collège de gestion a même enclenché une réflexion sur la gouvernance au sein de sa propre structure, pour donner un nouveau souffle au conseil d’administration (CA) et y intégrer des jeunes. « Souvent, dans les CA, on se frotte à des égos. Au collège de gestion, le système de binômes permet de voir d’autres pratiques et des gens qu’on ne connaît pas, cela permet de démultiplier les possibles. »
« La première partie de l’année 2024 a été jalonnée par des temps de mise en route, la prise en compte des dossiers du moment, retrace Paul Mariuzzo-Raynaud, coprésident du collège de gestion et investi au sein l’espace de vie sociale (EVS) IsleCo à Douzillac. Le système de binômes a eu l’intérêt de créer un réservoir de personnes suffisamment important pour que le nombre de ceux qui restent soit suffisant, car plusieurs sont partis ou ont été indisponibles », note-t-il.
En effet, c’est un véritable défi de mobiliser l’ensemble des membres sur les réunions (une fois toutes les six semaines en moyenne), comme le relève l’autre coprésidente, Manon Ruscon-Llorente : « Comme c’est bi-départemental, tout le monde est loin et c’est compliqué de se regrouper. »
Une dynamique de réseau à conforter en 2025
C’est d’autant plus vrai sur le dernier trimestre 2024, quelque peu bousculé par le départ de la déléguée fédérale, Caroline Carrère. Le collège de gestion a joué un rôle important dans la recrutement de sa remplaçante Liza Merchaoui, arrivée en décembre. « L’enjeu est de profiter de l’arrivée de Liza pour relancer cette dynamique de réseau et avancer dans le même sens plus clairement », analyse Paul Mariuzzo-Raynaud.
Selon le jeune homme, adepte de la sociocratie, il reste encore quelques ajustements à faire pour aller plus loin et renforcer l’implication des membres. « Peut-être qu’il y a un autre espace à imaginer, non formalisé, qui permettrait de solliciter d’autres personnes intéressées par le fonctionnement de la fédération. Aujourd’hui, le collège de gestion est beaucoup sur les questions de partenariats, d’administration… Mais sur le reste de la vie fédérale, il y a encore des choses à creuser », suggère le président d’IsleCo. Une piste serait de « clarifier les liens entre le collège de gestion et les chantiers internes, pour raccrocher les wagons des différents projets et faire réseau avec les différentes structures ».
Un travail qui sera mené dès le début de cette année 2025. « Je reste très positive, ajoute pour sa part Manon Ruscon-Llorente. On va pouvoir construire plein de choses, c’est très prometteur. Il faut reprendre de l’élan, mais je n’ai pas de doute sur le collège de gestion! »