Directrice du centre social Vivre Mieux Ensemble (VME) de Port-Sainte-Marie (47) depuis 2018, Bérangère Lassevils aime par-dessus tout accompagner les autres dans la réalisation de leurs rêves. Elle a rejoint le collège de gestion de la fédération en 2024, en binôme avec une bénévole, Nadette Miner. Portrait croisé.
À 56 ans, Bérangère Lassevils a déjà vécu plusieurs vies, navigant entre différents univers : études de droit, beaux-arts, enseignement d’arts plastiques et de poterie, graphisme, maison d’édition… Avec en fil rouge, l’envie de transmettre et un intérêt profond pour l’humain. « L’émancipation des personnes a toujours été quelque chose qui me tenait à coeur. Les gens ont des rêves au fond d’eux et je peux les accompagner à réaliser ces rêves, c’est ça qui dirige ma vie », présente celle qui, depuis 2018, dirige le centre social Vivre Mieux Ensemble (VME) de Port-Sainte-Marie. Elle a réjoint la structure en 2014, d’abord comme directrice adjointe et responsable du secteur famille. En s’installant dans le Lot-et-Garonne, elle a trouvé à la fois une terre d’accueil et un endroit où mettre en pratique ses compétences.
« Un rôle de médiateur dans un monde compliqué »
Dans le Bordelais où elle vivait auparavant, Bérangère avait monté une association, Les Mains d’Argile, des ateliers de poterie en milieu rural grâce auquel elle espérait « gommer le racisme » et les préjugés entres habitants d’origines différentes. Elle a ensuite travaillé à Biarritz dans une maison de quartier, une expérience qui a agit comme un déclic. « J’ai rencontré plein de gens très riches dans leur soif d’aider les autres. On a tous des talents et on les met à profit pour s’enrichir mutuellement », raconte la directrice de VME. Ce qui l’anime au quotidien ? Développer l’esprit critique des gens, leur liberté d’être, et « provoquer une prise de conscience sur leurs capacités et leur pouvoir d’agir ».
Au centre social, Bérangère a développé l’aller-vers et les relations avec les communes, les maires, les écoles… « J’ai expliqué aux élus que le centre social n’était pas un lieu que pour les pauvres, qui s’oppose à l’économie. » Elle porte une vision très positive de son métier et celui de ses six salariés : « Nous avons un rôle de médiateur. On vit dans un monde compliqué, avec beaucoup d’incohérences, et le centre social permet de mettre un peu d’huile dans les rouages. J’espère qu’on arrive à transmettre des clés pour comprendre le monde et imaginer des alternatives en adéquation avec ce que l’on vit ». VME est particulièrement engagé sur les questions d’égalité des genres et de défense des droits LGBT. Le centre social a réussi à développer un comité retraités très actif. Désormais, Bérangère porte son attention sur un nouveau public : le soutien aux jeunes mères isolées.
Nadette : « Le centre social nous a montré qu’on pouvait tous s’entraider »
Bérangère Lassevils a rejoint le comité de gestion de la fédération des centres sociaux en janvier 2024, « un retour aux valeurs de l’éducation populaire telles que je les connais et apprécie ». Elle a proposé à une adhérente, Nadette Miner, d’être son binôme dans cette nouvelle aventure. À 65 ans, cette ancienne institutrice a une vaste expérience de bénévole dans diverses associations du territoire en plus de VME. « Je suis aussi au comité des fêtes. Le centre social nous a montré qu’on pouvait tous s’entraider, il a permis de créer des liens très intéressants », estime-t-elle.
Déjà administratrice du centre social, Nadette a accepté volontiers de siéger au collège de gestion, « parce que j’avais des lacunes sur le fonctionnement, je ne comprenais pas tous les tenants et les aboutissants d’un centre social ». « Mon implication au début a été assez timide, mais cette première année m’a permis de me former à ce qu’est un centre social et de m’ouvrir sur les autres centres sociaux », apprécie-t-elle.