Depuis 2013, la Fédération des centres sociaux du Périgord propose aux jeunes du territoire de se retrouver pour partager leurs engagements citoyens, leurs initiatives locales et échanger avec des décideurs, des élus. La dernière rencontre, intitulée « Au-delà du vote, les jeunes s’engagent », a eu lieu début mars 2024 à la MFR de Périgueux.
Les engagements et initiatives des jeunes sont une vraie richesse pour les territoires ! C’est le message que martèle chaque année la Fédération des centres sociaux du Périgord en conviant les jeunes dans leur diversité à une rencontre, inter-départementale. Les 1er et 2 mars 2024, la MFR (Maison familiale et rurale) de Périgueux a ainsi accueilli près de 80 adolescents et jeunes adultes de 13 à 25 ans de Dordogne et du Lot-et-Garonne, accompagnés de leurs animateurs, pour un week-end de partage et de réflexions sur la thématique « Au-delà du vote, les jeunes s’engagent« , qui questionne leur place politique.
Cette année, pour la première fois, la rencontre a été intégralement préparée par les jeunes eux-mêmes, du choix du thème à l’organisation logistique. Pour la fédération, l’objectif est double : rendre les jeunes acteurs de leurs territoires, et renforcer leur place au sein des structures et des gouvernances.
Parmi les temps proposés, les jeunes ont pu faire chauffer leurs esprits lors de trois ateliers. Le premier visait à leur faire découvrir les dispositifs existants pour les jeunes (conseil municipal jeunesse, junior asso, ATEC, etc.). Le second était sur le thème des jeunes et de la gouvernance, avec la participation du député Sébastien Peytavie. Enfin, le dernier interrogeait la notion de politique jeunesse.
« Nous ne sommes pas assez pris au sérieux »
Lors d’un jeu de piste, les jeunes sont allés à la rencontre de responsables politiques et institutionnels, Claudine Feyfant administratrice MSA, Pascale Martin, députée, Rémi Guimbail, conseiller municipal Périgueux, l’équipe du centre information jeunesse. Lors d’ateliers, ils ont échangé également avec Florence Tourreil, CAF, Dominique Niorthe, CRAJEP Nouvelle Aquitaine, Joacquina Weinberg, conseillère municipale Bergerac, Sébastien Peytavie, député. Lors d’une plénière de clôture, d’autres invités les ont rejoints pour partager leurs propositions, Serge Mérillou (sénateur et conseiller départemental), Marion Favard et Martine Courault (conseillères municipales à Périgueux), Jacques Ranoux (conseiller départemental), Stéphanie Lascaud (conseillère municipale à Razac-sur-l’Isle) ou encore Olivier Desmesure, conseiller chargé des politiques publiques de jeunesse à la DSDEN.
Les jeunes ont fait émerger certaines réflexions ou problématiques, comme le sentiment d’illégitimité à prendre la parole, le manque de temps scolaires et extrascolaire pour s’investir dans des projets citoyens, ou encore l’insuffisance de repères et de lien avec les élus et les instances politiques… « Nous ne sommes pas assez crédibles ni pris au sérieux », « On ne se sent pas autorisés à dire les choses, à agir, on n’est pas sollicités pour mettre en place des activités », « Il n’y a pas de communication sur les possibilités d’agir », ont-ils pu énoncer.
Loin de s’en tenir à ces constats, ils ont su se montrer force de proposition, en imaginant de nombreuses idées pour renforcer leur place en politique. Par exemple, la création d’un tutoriel à destination des jeunes pour discuter et travailler avec les élus, des temps de formation pour les jeunes, l’instauration de plages dédiées aux projets citoyens dans le programme scolaire, la création d’espaces identifiés pour se rencontrer, la transmission et le parrainage envers les plus jeunes, l’institution de rencontres régulières entre jeunes et élus, etc.
Un débat constructif avec les politiques
Les hommes et femmes politiques présents ont mis en avant les dispositifs et mesures déjà existants pour encourager l’implication de la jeunesse, comme le Conseil local de la jeunesse, les concertations citoyennes, ou encore le budget participatif du Département. Olivier Desmesure a plaidé pour un changement du système, appelant de ses voeux la création d’espaces de débat ou de temps associatifs en milieu scolaire. « Si à l’intérieur des institutions on ne change pas les choses, on continuera à entendre la même chose », prédit-il.
Certains ont incités les adolescents à agir sans hésitation et surtout sans attendre l’autorisation des adultes, suscitant le débat. « En tant que jeunes, on se prend des bâtons dans les roues. Les adultes ont plus de pouvoir que nous, ils sont capables de nous empêcher de faire des choses, a rétorqué un jeune. Il ne s’agit pas que de notre volonté mais aussi de celle des adultes. »
➡️ À lire aussi : le compte-rendu de la rencontre jeunesse 2023 à Montignac