Implanté en Périgord Vert entre Ribérac et la Charente, dans le petit village de Comberanche-et-Épeluche, le Café Pluche fête ses 10 ans d’existence. Lancé à une époque où les cafés associatifs n’étaient pas encore légion, il a apporté une dynamique nouvelle à ce territoire rural et permis aux habitants de se reconnecter. Géré à 100 % par des bénévoles très investis, cet espace de vie sociale ouvert 7 jours sur 7 a changé le visage de la commune de 170 âmes. Entretien avec la maire Murielle Cassier, qui soutient le Café Pluche depuis ses débuts.
Comment a démarré l’histoire du Café Pluche ?
Murielle Cassier : Un groupe de bénévoles m’a sollicitée pour créer ce café associatif en 2014, au début de mon premier mandat, dans une grange dont nous ne savions pas quoi faire. Nous avons travaillé ensemble. Le conseil municipal était tout à fait favorable à ce projet, de concert avec les bénévoles. La réhabilitation de la grange a été prise en charge par la mairie.
Quel était l’objectif derrière ce projet ? Comment être sûr qu’il allait prendre dans un si petit village ?
On ne s’est pas posé trop de questions, parce qu’il n’y avait rien sur notre territoire de ce style. L’idée était de se dire que dans nos petites communes, il n’y aura plus de commerces, ni d’endroit où l’on peut se retrouver, discuter et créer du lien. Ça a commencé comme ça, puis le café est devenu un EVS (espace de vie sociale) en 2021. Nous avons fait la demande auprès de la CAF parce que ça marchait très bien. Il y a aujourd’hui quasiment 500 adhérents. Nous n’avons pas créé ce café comme un projet communal pur, c’était à l’échelle du territoire, il répondait à un manque sur le territoire. Il est ouvert 7 jours sur 7 et tenu uniquement par des bénévoles. C’est un investissement énorme. Il y a aussi des animateurs rémunérés par le café pour les animations régulières. Le café est complètement autonome sur son fonctionnement et sur le plan financier. La mairie aide sur le plan matériel.
Quel effet le Café Pluche a-t-il eu sur le lien entre les habitants, leur pouvoir d’agir, leur engagement dans la vie de la commune ?
Ça a été un peu long à venir, parce qu’en 2014, les cafés associatifs n’étaient pas très connus. Il y avait beaucoup de défiance de la part des habitants. Il y en a qui se sont intégrés tout de suite dans ce projet, ont participé aux animations. Au fur et à mesure, de plus en plus d’administrés s’y sont rendus. Les animations sont très variées, de la toute petite enfance aux seniors en passant par les ados : spectacles pour les petits, gym, yoga, culture… Ce qui me plaisait, c’était d’emmener la culture dans les petites communes. C’était pour moi très important. Il y a du spectacle vivant, et un festival d’été en juillet-août avec une population qui n’est pas forcément la même qu’aux activités, avec des musiques urbaines, africaines… Cela crée de l’animation dans la commune et ça fonctionne très bien. Une fois par semaine, il y a le rendez-vous « Une heure avec », où des locaux viennent parler d’un projet qu’ils ont mené, ou livrer un témoignage de vie… Là, c’est très local.
« Je ne pensais pas quand on a créé ce café qu’il prendrait une telle ampleur »
De quelle manière la mairie et la communauté de communes peuvent-elles s’appuyer sur l’EVS pour mener des politiques publiques ou des projets de territoire ?
Il n’y a aucun aspect politique dans l’EVS. Par contre, ce qui est intéressant, c’est que c’est un projet porté par des bénévoles, avec un conseil municipal impliqué à leur côté. Il y a à Comberanche-et-Épeluche une fête nautique qui va célébrer ses 100 ans cette année, organisée par une association communale. Les bénévoles du café aident à l’élaboration de la fête. On s’appuie les uns sur les autres, dans une solidarité.
Pensez-vous que la vie de la commune serait différente si ce projet n’avait pas vu le jour ?
Oui, bien sûr. J’espérais quand on l’a créé que ça fonctionne, mais c’est au-delà de ce que j’avais pu espérer. On est proches de la Charente, c’est un gros territoire. Quand je vois qu’on arrive à 500 adhérents, des gens qui sont prêts à payer… Je ne pensais pas qu’il prendrait une telle ampleur. Ce qui est très important dans ce genre de projet, c’est d’avoir un groupe de bénévoles, des gens qui y passent énormément de temps et travaillent très bien ensemble.
📍 Café Pluche
Bourg
24600 Comberanche-et-Épeluche
📞 06 26 77 44 76
www.lecafepluche.fr
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