L’EVS La Clé compte sur la concertation et le soutien des élus locaux

Le comité de pilotage, ou COPIL, est une instance-clé de la gouvernance des centres sociaux et espaces de vie sociale. Il réunit autour de la table des élus, partenaires et habitants pour valider les orientations de la structure, renouveler et évaluer le projet social. Ensemble, ils peuvent faire émerger des idées et solutions nouvelles. Exemple à l’EVS La Clé à Vergt, qui fait face à une situation budgétaire délicate.

Construire ensemble, c’est l’ADN des centres sociaux et espaces de vie sociale (EVS). Avec les habitants bien sûr, mais aussi avec les partenaires financiers, les associations locales, les collectivités… Régulièrement, ils se retrouvent pour échanger sur les orientations du centre social, prendre des décisions, analyser le travail effectué et définir les prochains axes. C’est notamment le cas lors du COPIL (comité de pilotage), une instance qui se réunit au minimum une fois par an.

La Clé à Vergt a tenu le sien le 17 mai 2024. Cet EVS rayonne sur une quinzaine de communes, dont la moitié environ (huit) étaient représentées par des élus, aux côtés de la CAF, d’autres partenaires comme l’Unité territoriale de Mussidan et d’administrateurs. L’objectif principal était de dresser le bilan du projet social 2021-2024, qui s’avère plutôt positif avec la création d’un nouveau lieu d’accueil pour les jeunes et des actions phares autour de la solidarité, de la transition écologique et de l’alimentation (défi FAAP).

Le poste de conseiller numérique menacé faute de budget

Mais ce Copil a aussi été l’occasion pour l’EVS d’interpeller les élus sur sa situation financière, fragilisée par l’inflation et par un changement de convention collective qui a augmentaté les charges salariales. Conséquence : le poste de conseiller numérique pourrait être sacrifié d’ici novembre, faute de financements. Or, il répond à un véritable besoin sur le territoire. Rien qu’entre juin et décembre 2023, la conseillère numérique – qui exerce à temps plein – est intervenue dans l’école pour proposer des ateliers aux jeunes, a mené 150 accompagnements individuels, pour apprendre à naviguer sur internet, envoyer un mail ou accomplir des démarches en ligne. « Plus on répond à la demande, plus il y en aura, croit Valérie Motard, la directrice de la Clé. Si les gens voient leur voisin progresser, ils vont venir. Les assistantes sociales nous envoient des gens pour les démarches administratives. » L’action numérique de l’EVS complète ainsi celle de la Maison France Services de Vergt, déjà très sollicitée. 

L’État a pris en charge le poste à 100% durant les premières années. Mais comme prévu, cette aide arrive à son terme, et l’EVS doit rapidement trouver de nouvelles sources de financements pour le maintenir. « L’État se désengage. Il compte sur les collectivités territoriales pour prendre le relais. Nous avions déjà fait appel aux financeurs au mois de février, en disant : nous avons besoin de votre soutien », indique Valérie Motard. Cet appel à été renouvelé au Copil. « Les élus présents se sont inquiétés fortement« , rapporte Nathalie Dupuy, la présidente de la Clé.

Une aide financière des maires à l’étude

C’est le cas d’Emmanuel Legay, maire de Fouleix, conseiller communautaire et président du syndicat mixte Pays de l’Isle en Périgord. « J’ai émis l’idée que nous pourrions étudier ensemble, avec les collège des maires, comment contribuer à ce financement », indique-t-il, jugeant que ce ne serait « pas un effort surhumain ». « Je soutiens La Clé depuis qu’elle existe, elle est d’une grande utilité pour le territoire, dans un bassin de vie pas favorisé socialement. C’est devenu une association indispensable sur le secteur de Vergt, avec une diversité des actions qui ne cible pas une seule catégorie socio-professionnelle », développe l’édile.

Une piste serait donc que les communes mettent la main à la poche. À ce jour, rien n’a été décidé, mais on peut espérer que cette concertation locale, menée dans l’intérêt des habitants, permettra à l’EVS de retrouver un peu d’air admet .

Au-delà de la question numérique, Nathalie Dupuy, présidente, estime qu’un appui financier témoignerait d’une réelle prise en considération des apports de la Clé. « Je ne suis pas sûre que toutes les communes aient bien compris le rôle d’un EVS. Elles pensent que c’est une association comme une autre, et ne voient pas que l’activité n’est qu’un moyen. Le but, c’est le lien social, la citoyenneté. Quand on aide des jeunes, c’est pour qu’ils deviennent des citoyens qui votent en connaissance de cause. Quand on vient voir des personnes complètement isolées dans des situations alarmantes, on leur sauve la vie. Nos apports sont plus importants que l’activité elle-même, c’est ce que les gens ont du mal à comprendre. »

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