Le Conseil départemental soutient les réponses adaptées, innovantes, de proximité, des centres sociaux et des EVS

Le Département est l’un des acteurs indirects, mais néanmoins important, de l’animation de la vie sociale d’un territoire. Christine Gonzato-Roques, Présidente de la commission Développement social, démographie médicale, insertion et habitat, est fière de l’expérience du centre social Éclats sur son territoire. Elle explique de quelle manière le Conseil départemental peut accompagner les espaces de vie sociale et centres sociaux du Lot-et-Garonne au quotidien.

 

Christine-Gonzato-Roques
Christine-Gonzato-Roques, conseillère départementale du canton Haut Agenais Périgord. Photo DR

Quels sont les liens entre le Conseil départemental et l’animation de la vie sociale sur un territoire ?

Christine Gonzato-Roques : Les espaces de vie sociale (EVS) et centres sociaux sont très généralement financés par la CAF, voire la MSA, et pas directement par le Département. Nous pouvons toutefois les soutenir parce que nous avons des compétences sociales et en termes de solidarité territoriale. J’ai participé aux travaux du premier Schéma départemental des services aux familles (SDSF). Nous avons fait le constat qu’en Lot-et-Garonne, historiquement, il y avait très peu de centres sociaux et encore moins d’EVS, et qu’ils se situaient quasiment tous en zone urbaine ou périurbaine. Nous avons identifié un axe sur ce schéma pour les développer, car des choses se faisaient déjà sur les territoires ruraux. Un autre axe un peu faible avait été signalé, en direction de la jeunesse. En parallèle, notre Schéma de l’autonomie, qui concerne les personnes âgées et/ou porteuses de handicap, a mis en évidence un isolement social de plus en plus important, même sur des territoires ruraux où, dans l’inconscient collectif, on se dit que tout le monde se connait et s’occupe les uns des autres. Mais en réalité, la mobilité est un frein important.

Pourquoi est-ce important pour vous de soutenir les centres sociaux et EVS ?

Prenons l’exemple du centre social Éclats, à Villeréal, que je connais quasiment depuis sa naissance, à l’époque où c’était simplement une association qui s’occupait de petite enfance. Par le biais du développement social local, les familles, les communes et les salariés qui ont porté cette association ont su répondre à de nouveaux besoins, de nouvelles attentes, et être très innovants et dynamiques sur notre territoire rural. Quand un centre social ou EVS propose une action qui répond à une problématique, j’essaie, de façon un peu novatrice, de voir comment trouver des financements. Si un centre social organise des cafés retraités, des ateliers tricot ou une action dans ce sens contre l’isolement des personnes âgées, par exemple, je la propose au jury de la Conférence des financeurs de la prévention de la perte d’autonomie des personnes âgées (CFPPA), dont le budget est d’un million d’euros par an, et on peut débloquer des financements. Dans la lutte contre l’isolement, on pourrait s’améliorer et on va s’appuyer sur les centres sociaux et EVS. D’autre part, je peux travailler sur des budgets dédiés à l’insertion ou à l’accompagnement à la parentalité. Soutenir une multitude d’actions portées par les EVS, c’est un moyen de soutenir leur fonctionnement.

« Soutenir une multitude d’actions portées par les EVS, c’est un moyen de soutenir leur fonctionnement »

Un autre levier est le budget participatif du Conseil départemental. Le centre social Eclats a ainsi obtenu 19 000 € pour financer sa recyclerie. Comment utilisez-vous ce dispositif ?

Dans le cas du budget participatif, ce sont les citoyens qui votent. Le Département fait un appel à projets. Il faut que le projet soit raccord avec les compétences du Département. Certaines associations avec des projets d’EVS sur mon territoire souscrivent aussi au dispositif de financement citoyen Yuzu, par lequel le Département s’engage pour 1 € citoyen à mettre 1 € de financement (jusqu’à 3 000 €). On en est au deuxième appel à projet. L’association présente son projet devant un jury. Celui-ci doit relever de l’économie sociale et solidaire ou présenter une utilité publique. Si elles sont retenues, les associations sont accompagnés dans leur levée de fond. Nous avons lancé cet outil parce que nous avions des dispositifs pour l’accompagnement, mais souvent, les associations n’arrivaient pas à trouver les sous pour de l’investissement. Grâce à ce soutien, à Bourgougnague, une association a racheté une ancienne école et en a fait un tiers-lieu. Yuzu a aussi financé des ateliers de danse adaptés avec des personnes porteuses de handicap, et permis d’ouvrir un espace snoezelen pour enfants autistes.

Nous affirmons que les centres sociaux et EVS sont facilitateurs de coopération, repérez-vous cela ?

Les services sociaux portés par le Département au sein des centres médico-sociaux (CMS) ont tous des permanences délocalisées dans les centres sociaux et EVS. Aujourd’hui, plutôt que d’avoir leurs permanences à la mairie, on profite de ces lieux où les gens se croisent et sont présents. Un centre social ou un EVS, ça fait du lien, ça recrée la vie d’un village. Les travailleurs sociaux sont au plus près de la population. C’est de l’aller-vers. Ces endroits nous accueillent et permettent de casser l’image du travailleur social dans son bureau, qui va nous recevoir. Là, il arrive dans un endroit où existent une recyclerie, un café partagé… C’est une toute autre façon d’aborder les problématiques de la vie quotidienne.

« Ces endroits nous accueillent et permettent de casser l’image du travailleur social dans son bureau, qui va nous recevoir »

Il y a bien d’autres façons encore de soutenir les centres sociaux et EVS, notamment l’inscription comme partenaire important sur un territoire. L’aventure avec Éclats a aussi commencé par les cafés partenaires portés par les CMS dans un esprit de développement social. Au départ, l’idée était de mettre en relation tous les acteurs qui pouvaient avoir un impact social pour savoir ce qui se fait sur un territoire. Comment chacun intervient ? Et comment le citoyen est partie prenante de cette dynamique ? En se rencontrant, on apprend à se connaître et cela débouche sur de nouvelles propositions. C’est comme cela que la dynamique territoriale s’est installée. L’EVS participait à ces cafés qui correspondaient à sa façon de travailler. Éclats était l’un des rares EVS en milieu rural, et ce n’est aujourd’hui que le deuxième centre social rural du Lot-et-Garonne. Je suis fière. Pour notre territoire, c’est super. Il n’y a pas de raison que cet exemple ne fonctionne pas ailleurs.

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