[Partage de réflexions par Caroline Carrère, déléguée fédérale des centres sociaux du Périgord.]
Après des années de direction de centres sociaux, et au cours de ma mission actuelle de déléguée fédérale, je perçois encore tout l’enjeu de la place et de la contribution des familles dans les démarches de coéducation. Comment parvient-on à les associer à la réflexion, la conception et à l’évaluation de nos démarches inscrites sur un territoire et avec des partenaires ? Quels savoir-faire, quels temps ambitieux déploie-t-on pour cela ? Il y a là, sans doute, des axes de travail, des expérimentations à explorer, à renforcer ?
En Dordogne et Lot-et-Garonne, les adhérents de notre fédération se sont redonné cet axe de travail prioritaire autour de la famille. Œuvrons ensemble en 2024 et pour les années à venir ! En juin 2024, prenons d’ores et déjà rendez-vous pour une assemblée fédérale. Pour cheminer, nous pourrons nous nourrir des expériences de chacun. Nous aurons aussi à partager les repères.
Voici quelques échos de travaux du réseau, de partenaires et penseurs. Bonne lecture !
Coéducation, pour quoi faire ? De quoi parle-t-on ?
Il n’est sans doute pas inintéressant de croiser les approches, les regards, les intentions. Quel est le projet commun ? La réussite scolaire ? « Faire des enfants de petits d’homme » comme le proposait Rousseau ? Accompagner un chemin ?
Henry Colombani, délégué général adjoint de la FCSF (Fédération des centres sociaux et socioculturels de France) faisait le lien entre la cellule familiale, lieu des premières transmissions, et la visée des centres sociaux de vivre ensemble, le lien social comme projet de société. Dans un article intitulé « Avec les parents, une démarche de coéducation », paru dans les Cahiers de l’action n°13 (2007), il questionne :
« Partant du choix du soutien au parcours de développement des personnes tout au long de la vie, comment proposer des actions et activités qui favorisent le « vivre les uns avec les autres » pour être capable – malgré la vitesse des changements de mentalités (nouveaux modèles du travail, de la vie et des mœurs, des mobilités et de la communication…) de laisser les traces (des référentiels) pertinentes pour que quelque chose soit effectivement « transmis » ? »
➡️ Lire l’article d’Henry Colombani dans son intégralité ⬅️
De son côté, la chercheuse Carole Asdih explore plusieurs définitions et approches de la coéducation dans la revue Administration & Education n°153.
➡️Lire l’article de Carole Asdih : « Coéducation, compétences parentales et professionnelles » ⬅️
Les chantiers collectifs et leurs enseignements
Parmi les chantiers collectifs, deux ont laissé des enseignements à travailler localement.
1. La démarche initiée par ATD Quart monde
L’organisation ATD Quart monde a initié une démarche baptisée « En associant leurs parents, tous les enfants peuvent réussir », avec des partenaires : FCPE, Irdsu, FCSF, etc., en associant 20 « quartiers » à travers la France. Voici les points-clés qui en ressortent :
- Les temps de travail par groupes de pairs (les parents entre eux, les professionnels entre eux) qui garantissent une mise en confiance et une libération de la parole, avant de confronter, dans un second temps, les réflexions dans des groupes mixtes ;
- Les actions collectives impliquant les familles dans leur quartier (centre social, association de parents, groupe de parole…) afin de ne pas rester sur des rapports individuels avec les acteurs éducatifs ;
- L’implication des municipalités afin de prendre en compte non seulement l’école, mais aussi l’ensemble des acteurs éducatifs au sens large ;
- L’accompagnement des parents afin qu’ils puissent dépasser leur situation personnelle et avoir une réflexion collective avec d’autres parents ;
- La prise en compte des temps d’écriture individuelle et collective ou d’autres moyens d’expression, afin d’aider à prendre du recul par rapport à ce que l’on vit et à prendre conscience des avancées ;
- Favoriser les échanges d’expériences entre le niveau national et les sites locaux, dans les deux sens, ainsi que les échanges des sites entre eux ;
- L’inscription d’un tel projet dans la durée, afin de permettre des prises de conscience et des changements en profondeur.
2. La démarche « 1001 Territoires pour la réussite des enfants » de la FCSF
Le livret « 1001 territoires pour la réussite des enfants », paru en 2017, offre une approche et un appui pour penser une démarche globale. Son objectif ? Faire reculer les inégalités scolaires liées aux inégalités sociales. Cette notice rédigée par la FCSF pose plusieurs repères pour aider des centres sociaux qui veulent travailler la question.
➡️ Accéder au livret « 1001 Territoires pour la réussite des enfants » ⬅️
Enfin, pensons à nous saisir de toute la force de l’Éducation populaire dans nos approches, formes, animations, ambitions. Vous êtes intéressés par un partage de réflexion, d’expérience ? Contactez Caroline Carrère au 06 74 13 68 46. Merci pour vos retours !
Article rédigé par Caroline Carrère