L’animation famille dans les centres sociaux et espaces de vie sociale passe notamment par l’accompagement des parents. En leur apportant des clés pour mieux vivre cette étape de la vie, en créant des temps et des espaces propices au renforcement des liens parents-enfants, ils offrent un soutien incomparable à la fonction parentale.
En 2016, une enquête de la Cnaf (Caisse nationale d’allocations familiale) révélait que deux parents sur cinq trouvent leur rôle difficile. Mais même ceux qui s’épanouissent pleinement dans le « métier » de parent peuvent être confrontés à des moments de solitude ou des interrogations. Dans ce contexte, les centres sociaux et espaces de vie sociale (EVS) sont une précieuse ressource pour ce public. Ils l’accompagnent dans les différentes phases de la vie de parent, de la petite enfance à l’adolescence, notamment grâce au soutien du REAAP, le Réseau d’écoute, d’appui et d’accompagnement des parents, un dispositif de la CAF qui fonctionne sur la base d’appels à projets.
Repérer les besoins des parents pour mieux y répondre
Offrir aux parents un espace où ils peuvent se rencontrer et échanger, mais aussi vivre des moments privilégiés avec leurs enfants, est l’une des principales missions des centres sociaux et EVS. La plupart proposent très régulièrement des ateliers parents-enfants qui remplissent ces deux fonctions. Il peut s’agir d’activités créatives (atelier sensoriel, peinture), de bien-être (massage bébé, babygym) ou de découverte (éveil musical, modelage, snoezelen), mais aussi de temps de jeu libre.
En plus de ces animations famille, des ateliers d’information et de sensibilisation sont régulièrement organisés, avec parfois l’intervention de professionnels. C’est le cas au centre social Saint-Exupéry de Coulounieix-Chamiers. Tous les mois, en partenariat avec l’association L’École des parents et des éducateurs, il accueille une thérapeute familiale et conjugale autour de divers thèmes sur l’éducation des enfants et le couple. Les sujets sont définis en fonction des besoins des parents. « C’est dans les échanges qu’on a au quotidien avec les familles qu’on repère des choses. Certains parents ont compris comment fonctionne le centre social et demandent s’il est possible d’avoir un atelier sur tel sujet, mais ce n’est pas la majorité« , explique Célia Fougeyrollas, référente famille à Saint-Exupéry.
Pour capter les parents, l’école est un lieu privilégié. Des liens étroits existent entre elles et les centres sociaux. Tous les vendredis, le centre social s’installe ainsi à l’entrée de l’école maternelle de ce quartier politique de la ville, pour un « Bla bla dej » autour d’une boisson chaude. « C’est un temps plutôt bien repéré, qui permet d’échanger et de présenter les actions du centre social, même au-delà du pôle famille« , indique Célia.
Le soutien aux parents peut aussi prendre la forme d’un moment ressourçant à l’attention des mamans. L’an dernier, une socio-esthéticienne avait été conviée pour leur offrir un moment de détente et de bien-être.
Informer et sensibiliser sur l’usage des écrans
Le rôle des centres sociaux est aussi d’accompagner les parents sur des problématiques de société auxquelles ils sont confrontés. Plusieurs proposent ainsi des actions autour de l’usage des écrans chez les enfants. Une journée « Vivre avec les écrans », en octobre 2023, a attiré environ 80 personnes au centre social Saint-Exupéry. La directrice de l’école maternelle avait soufflé l’idée au centre social, qui a organisé cette manifestation en collaboration avec les deux écoles du quartiers et des professionnels d’horizons variés : police, Ireps (Instance régionale d’éducation et de promotion de la santé pour tous), Ligue de l’enseignement, association Addictions France, hôpital… « L’idée n’est pas de culpabiliser mais d’informer et de sensibiliser« , souligne la référente famille.
L’espace socioculturel Le Ruban Vert, à Mareuil, a lui aussi proposé une journée de prévention sur les écrans en octobre 2023 : « Famili@ Tech : naviguer ensemble dans l’ère du numérique », cette fois destinée aux parents d’enfants plus grands et adolescents. Les ados sont eux-mêmes accompagnés par les centres sociaux dans leur usage du numérique grâce au dispositif des Promeneurs du net.
Au centre social Diapason de Marsac, les écrans font même l’objet d’un travail au long cours, en partenariat là aussi avec l’école. Depuis quelques années, des réunions d’informations sont proposées aux parents pour les sensibiliser à l’usage des écrans chez les jeunes enfants, mais aussi leur montrer des alternatives inspirantes : activités manuelles, parcours sensoriel, Kapla… Les parents sont invités à venir partager des moments de jeu avec leurs enfants.
Cette action prend aussi la forme de défis – comme le défi « Semaine avec moins d’écrans » en 2021 – ou de conférences. En juin 2023, le Diapason a ainsi invité la psychologue clinicienne renommée Vanessa Lalo, spécialisée dans les pratiques numériques, autour du thème « Les tout-petits et les écrans ».
« On travaille d’année en année, pour essayer de voir si toute la sensibilisation, l’apport d’information auprès des parents ces dernières années, a un impact sur le long terme« , indique Célia. Le centre social prépare actuellement des questionnaires à destination des parents, des enfants et des enseignants, pour tenter d’évaluer cet impact.
Un « Club des parents » voit le jour au Ruban Vert de Mareuil
Pour mettre en relation les parents et répondre à leurs attentes, les centres sociaux et EVS se mettent à leur écoute et innovent. Le Ruban Vert lance ainsi en ce début d’année, dès le mardi 23 janvier, le « Club des parents », un rendez-vous mensuel de 19h à 21h, sous forme d’auberge espagnole, sans thématique précise. Cette formule prend le relais du Café des parents organisé jusque-là avec l’Ecole des parents et des éducateurs, dont le partenariat s’arrête. « C’était une demande des parents de continuer à se voir et échanger« , indique Emmeline Marcheix, la référente famille.
L’espace socioculturel va d’ailleurs lancer un questionnaire auprès des parents du territoire, de la crèche au collège, pour faire le point sur leurs attentes, quatre ans après le dernier diagnostic. « À l’époque, on avait vraiment une demande auprès des 0-3 ans, mais les enfants ont grandi. »
Quelle que soit leur situation familiale, les parents peuvent toujours trouver dans les centres sociaux et EVS des espaces accueillants et sécurisants, avec ou sans leurs enfants, avec des bénévoles et salariés à leur écoute, prêts à les soutenir de toutes les façons nécessaires.