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Centres sociaux : ces jeunes qui s’engagent dans les gouvernances

Intégrer plus de jeunes dans les conseils d’administation et autres instances de gouvernance, c’est l’objectif affiché par la FCSF (Fédération des centres sociaux et socioculturels de France). En Dordogne, cette volonté est déjà une réalité dans plusieurs structures.

La Fédération des centres sociaux du Périgord travaille activement à l’engagement des jeunes au sein de ses instances de gouvernance. À commencer par son propre collège de gestion, qui a intégré en 2024 Yoann Fauchier, 20 ans, et Manon Ruscon-Llorente, 18 ans, cette dernière au poste de co-présidente. Le message que la fédération veut faire passer à son réseau ? Les adolescents et jeunes adultes doivent aujourd’hui être considérés comme des acteurs à part entière de la vie de leur structure, et ont toute légitimité à faire entendre leur voix dans les instances décisionnaires comme les conseils d’administration (CA).

De plus en plus de centres sociaux et espaces de vie sociale (EVS) prennent conscience de la nécessité que les jeunes soient représentés et puissent transmettre leurs idées. Le Diapason, à Marsac-sur-l’Isle, a ainsi créé un pôle jeunesse dans son conseil de maison composé de 18 membres. Il est représenté par Yoann Fauchier et une jeune mère de famille. « J’apporte ma vision de la jeunesse un peu sur tous les sujets, notamment sur la communication », indique-t-il. Très actif et même moteur au sein du groupe de jeunes du centre social, il est en lien avec le référent jeunesse et la directrice. Le conseil de maison va travailler cette année sur son projet social, un enjeu important dont la jeunesse ne sera donc pas exclue.

La sociocratie à IsleCo, un modèle qui plaît à la jeunesse

À Douzillac, l’espace de vie sociale (EVS) IsleCo est précurseur dans la refonte de sa gouvernance. À la démocratie, ce tiers-lieu a préféré la sociocratie, un mode de gouvernance partagée qui s’appuie sur la liberté et la co-responsabilisation des acteurs, et dans lequel les jeunes s’impliquent plus naturellement. En plus du conseil d’administration, une quarantaine de personnes sont engagées dans huit cercles thématiques autonomes. C’est là que se construisent les projets et que s’organise le quotidien de la structure.

Axel Bisson, 23 ans, est copilote du cercle « communication » en binôme avec Anthony. Les six membres du cercle se réunissent tous les quinze jours, en fonction de leurs envies et disponibilités. « C’est très flexible, c’est tout le but de la sociocratie », souligne le jeune homme. Les liens entre les cercles et les administrateurs sont étroits, puisque chaque cercle a un rapporteur qui fait remonter les informations et projets au CA, et que la plupart des copilotes de cercles y siègent aussi. C’est le cas d’Émilien Simon, 28 ans, à la fois administrateur et membre du cercle « tiers-lieu ». « Ce système fonctionne bien, il est efficace et permet que tout le monde ait son mot à dire et s’écoute », apprécie-t-il. « N’importe qui peut avoir sa voix au CA sans forcément y être. Il y a une totale transparence, chacun participe », renchérit Axel. Par ailleurs, les responsabilités sont réparties entre les différents membres de chaque cercle et ne reposent pas seulement sur les copilotes. « Tout le monde travaille ensemble », conclut Axel.

Lever les freins à l’engagement des jeunes

Pour autant, les bonnes volontés ne suffisent pas toujours. Pérenniser la place des jeunes dans les instances requiert un effort et une vigilance constante. En effet, les jeunes ont des contraintes que les adultes – en particulier les retraités – n’ont pas. Ils doivent souvent jongler entre le centre social et leurs études, qui parfois les éloignent géographiquement, ou des engagements professionnels. C’est ce qu’a pu constater l’EVS La Pelle aux Idées, à Sarlat, qui avait réussi à mobiliser des jeunes au CA mais les a vus partir ensuite. « Avoir des jeunes dans la gouvernance, c’est compliqué parce qu’il faut une disponibilité qu’ils n’ont pas forcément, note Louise Teillet, la coordinatrice du tiers-lieu. Il y en a eu, mais ils n’y sont plus depuis un an, pour cause de création de projet professionnel d’entreprise, de boulots saisonniers… Ils n’avaient plus le temps. »

Désireux de lever tous les freins, le réseau périgourdin, à l’instar du réseau national, poursuit le travail entamé il y a huit ans pour favoriser l’engagement des jeunes. L’objectif est d’atteindre 30 % de jeunes dans les gouvernances, selon les orientations définies fin 2024 par le groupe de travail dédié formé à la FCSF.

 

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