La Fédération des centres sociaux du Périgord vient de publier sa plaquette Senacs pour la Dordogne. Une mine d’informations sur les actions menées par le réseau. Voici ce qu’il faut en retenir !
L’animation de la vie sociale (AVS) poursuit son dynamisme en Dordogne, comme le montre la campagne Senacs réalisée en 2024. La Fédération des centres sociaux du Périgord s’empare de ces indicateurs et édite une plaquette numérique, disponible en téléchargement sur le site Senacs. Les chiffres portent sur l’année 2023, aussi quelques évolutions ont eu lieu depuis, mais ils permettent de mieux cerner les profils et problématiques des structures de l’AVS en Dordogne.
Les principaux chiffres de l’AVS en Dordogne
🏢 20 : c’est le nombre de structures de l’AVS en Dordogne en 2023, dont 9 centres sociaux à dominante urbaine et 11 espaces de vie sociale (EVS) à dominante rurale (NB : Au 1er janvier 2025, le nombre d’EVS est passé à 18).
👥 26 860 personnes ont été touchées par les actions des centres sociaux et EVS de Dordogne.
📝 44 % des centres sociaux sont en gestion associative contre 100 % des EVS (les 56 % restants de centres sociaux étant gérés par une collectivité locale).
👨👩👧👦 44 % des publics impliqués dans les actions des centres sociaux sont des seniors (60 ans et +), suivis par les actifs (25-59 ans) 27 %, les jeunes (11-25 ans) 17 % et enfin les enfants (0-10 ans) 12 %.
🤝 121 associations ont été accueillies dans les centres sociaux.
🙋 187 initiatives d’habitants ont été soutenues par les centres sociaux et EVS.
📢 420 événements locaux ont été portés ou accompagnés par les centres sociaux et EVS.
🗣️ 795 bénévoles se sont impliqués dans les structures.
💼 85 : c’est le nombre de salariés dans les centres sociaux, dont 76 % en CDI, et 54 salariés dans les EVS (41 % en CDI).
💰 4 089 000 € : c’est le budget global des centres sociaux en 2023, soit 511 100 € de budget moyen par structure
💰 1 128 000 € : c’est le budget global des EVS en 2023, soit 112 800 € en moyenne par structure.
Actions et financements dans les centres sociaux et EVS de Dordogne
Les principales thématiques d’action dans les centres sociaux et EVS de Dordogne concernent :
- les actions éducatives et d’accompagnement (soutien à la parentalité, accès aux loisirs et à la culture, accompagnement au projet) ;
- les actions de solidarité et de lutte contre l’isolement (transports solidaires, cafés des habitants, repas partagés…) ;
- les actions d’accès au droit (soutien aux démarches administratives, écrivain public…).
L’enquête Senacs renseigne aussi sur la répartition des financements dans les structures, avec des disparités importantes entre les centres sociaux et les EVS.
💶 Les premiers financeurs des centres sociaux sont les communes (37,1 %), suivies par la CAF (29,6 %) puis par les autres sources de revenus (13,7 %).
💶 Le premier financeur des EVS est la CAF (29,8 %) suivie par l’État (18,2 %) puis par le Conseil départemental (11,4 %).
➡️ Découvrez la plaquette Senacs avec les chiffres détaillés de l’AVS en Dordogne
Comparaison avec les départements voisins : Charente, Vienne et Creuse
Menée chaque année sur le territoire national, l’enquête Senacs est un formidable outil pour comparer l’animation de la vie sociale sur différents territoires. Il est intéressant de regarder ce qui se passe chez nos voisins, notamment les départements au profil proche de celui de la Dordogne, avec une ruralité très présente et des villes principales de taille moyenne.
Pour rappel, la Dordogne compte 413 730 habitants répartis sur 9060 km² (chiffres Insee 2021).
En Charente, des structures 100 % associatives avec de gros budgets
La population en Charente est un peu inférieure à la Dordogne, avec 350 867 habitants (Insee 2021) sur une superficie de 5956 km², soit une densité de population légèrement plus importante.
La Charente présente toutefois un secteur AVS dynamique, avec un total de 32 structures dont une large majorité de centres sociaux (23) et 9 EVS, qui maillent l’ensemble du territoire.
Les personnes touchées par leurs actions sont deux fois plus nombreuses qu’en Dordogne, soit 62 740 (contre 26 860), tout comme les bénévoles.
Une grande différence réside dans le mode de gestion des centres sociaux, 100 % associatifs (contre 44 % en Dordogne).
Les enfants (0-10 ans) représentent un tiers des publics accueillis (33 %), les jeunes (11-25 ans) 27 %, les actifs (26-59 ans) 27 %. En revanche, la part de seniors est bien plus faible (16 % contre 44 % en Dordogne).
La Dordogne affiche beaucoup plus d’initiatives d’habitants soutenues par les structures : 187 contre 80 en Charente, et quasiment le même nombre d’événements locaux portés ou accompagnés par les structures, ce qui témoigne de la forte implication des Périgourdins dans l’animation de leurs territoires.
Les centres sociaux et EVS de Charente sont de gros pourvoyeurs d’emploi, puisqu’ils cumulent 917 salariés contre 139 en Dordogne.
Ces différences s’expliquent par la taille des structures, puisque le budget moyen des centres sociaux charentais est deux fois supérieur à celui des centres sociaux de Dordogne, s’établissant à plus d’un million d’euros par structure, avec un budget global 5 fois supérieur. Quant au budget des EVS, il représente environ le quadruple de celui des EVS périgourdins.
Ces disparités peuvent s’expliquer par un financement réparti différemment, avec une participation des intercommunalités bien plus importante, notamment pour les EVS dont elles sont le premier financeur à 32,8 % (8,2 % en Dordogne). L’autre différence majeure, c’est la part de financement issue des usagers, qui représente respectivement 11,4 % et 27,9 % des budgets des centres sociaux et EVS, alors que cette source de revenus est quasi inexistante en Dordogne. En revanche, le Conseil départemental se montre plus généreux en Dordogne.
➡️ Lire la plaquette Senacs de la Charente
La Vienne, un territoire bien maillé et dynamique
La Vienne est à la fois plus peuplée et moins vaste que la Dordogne, avec 439 385 habitants répartis sur 6 990 km², soit une densité de population 30 % plus élevée.
Le nombre de centres sociaux et EVS est presque deux fois plus élevé qu’en Dordogne, avec 38 structures dont 28 centres sociaux et 10 EVS, tous à dominante urbaine et 100 % associatifs.
Plus d’1 habitant sur 4 fréquente un centre social ou un EVS soit 116 410 personnes touchées, quatre fois plus qu’en Dordogne.
Plus d’un tiers des actions concernent des enfants (0-10 ans) soit 38 %, puis viennent les jeunes (27 %), les actifs (23 %) et enfin les seniors (13 %, trois fois moins qu’en Dordogne).
Les partenariats locaux sont très développés puisqu’un millier d’associations ont été accueillies dans les structures.
380 initiatives d’habitats ont été soutenues (2 fois plus qu’en Dordogne) et 682 événements locaux ont vu le jour.
Les centres sociaux et EVS de la Vienne emploient 1693 salariés soit 12 fois plus qu’en Dordogne.
Si les centres sociaux sont 3 fois plus nombreux qu’en Dordogne, leur budget global, lui, est multiplié par 7. Celui des EVS est à peu près comparable.
Les principaux modes de financement sont à peu près similaires à la Dordogne, avec toutefois une participation financière plus marquée des usagers.
➡️ Lire la plaquette Senacs de la Vienne
Dans la Creuse, des espaces de vie sociale qui font vivre la campagne
La Creuse se distingue de la Dordogne par un nombre d’habitants quatre fois inférieur (155 702), une densité de population deux fois moindre (20 habitants/km²) et un territoire 1,6 fois plus petit (5 565 km²).
Cependant, l’AVS y est riche puisque la Creuse compte davantage de structures que la Dordogne, avec une forte prédominance des EVS : 28 structures au total dont 7 centres sociaux et 21 EVS, dont 9 sur 10 en zone rurale et en très large majorité associatifs.
Les publics se répartissent dans cet ordre : 32 % d’actifs (26-59 ans), 26 % de seniors, 24 % de jeunes (11-25 ans) et 19 % d’enfants (0-10 ans).
Au total, ces structures touchent un peu plus d’habitants qu’en Dordogne alors même qu’ils sont quatre fois moins nombreux : 30 080 personnes, soit soit 1 habitant sur 5.
Toutefois, sur l’animation de la vie locale, la Creuse affiche deux fois moins d’initiatives d’habitants et d’événements locaux portés par les structures.
Les données concernant les bénévoles, les salariés et le budget moyen des centres sociaux et EVS sont relativement proches dans les deux départements.
➡️ Lire la plaquette Senacs de la Creuse
AVS en Dordogne : une dynamique locale prometteuse bien que fragile
Comparée à ses voisins, la Dordogne apparaît donc comme un territoire où l’animation de la vie sociale a un fort potentiel de développement. Actuellement, environ 1 habitant sur 15 est touché par l’action des centres sociaux et EVS. C’est moins que dans les départements voisins, mais cette dynamique est en plein essor, puisque de nouvelles structures reçoivent chaque année leur agrément. En 2025, on compte ainsi 18 EVS soit 7 de plus que dans l’enquête Senacs qui porte sur les chiffres de 2023.
Une autre spécificité qui distingue les structures de l’AVS en Dordogne est leur action envers les seniors, qui représentent près de la moitié des publics (44 %), bien plus que chez nos voisins chez qui le public famille et jeunesse est davantage représenté. C’est dire le rôle crucial que jouent les centres sociaux et EVS dans la vie de milliers d’aînés, tant au niveau du lien social, de la santé, du pouvoir d’agir…
La dynamique du réseau local est cependant fragilisée par les difficultés économiques d’une partie des financeurs, État et collectivités en tête. Il est donc primordial que les bonnes volontés qui fourmillent sur le terrain soient soutenues par les partenaires pour qu’elle puisse se poursuivre et toucher un nombre toujours plus grand d’habitants de tous âges.
➡️ Consultez la plaquette Senacs avec les chiffres détaillés de l’AVS en Dordogne
Pour aller plus loin :
🔎Accédez aux plaquettes départementales publiées depuis 2013 sur le site de Senacs.